Durée : 6/8 jours
Distance : 90.4 km
Dénivelé : 5 070m
Massif : Andes– Chili
Point de départ : Route 199
Coordonnées du point de départ : 39°33055S 71°33534W
Le point de départ de l’itinéraire côté Lanin est assez bien indiqué et évident. Sur la route 199 quelques km avant la frontière argentine juste après les Lacets, à quelques mètres d’un point de vue.
L’itinéraire permet de rallier deux volcans majeurs de la région : le Lanin et le Villarica. Les paysages sont incroyablement variés -entre jungle et desert volcanique- et le sentier plutôt bien marqué. Possibilité de coupler la randonnée avec l’ascension du Villarica (très fréquentée et réglementée) et/ou les Termas Geometricas (cher mais splendide !). Il est possible de faire l’itinéraire dans les deux sens, dans tous les cas vous serez face à un Volcan… Nous avons choisi de partir du Lanin pour aller vers le Villarica en espérant que la météo s’améliore et nous permette l’ascension le dernier jour, et d’éviter le poste de contrôle de la Conaf du Villarica. En ayant fait la traversée hors période touristique, nous avons croisé 3 personnes en 8 jours, dont une a plus de 500m…
Itinéraire complet
Jour 1
Distance : 13.5 km
Dénivelé + 1 179 m
Dénivelé – 282 m
Après une route en stop et minibus, on arrive pas loin du point de départ. Vu le peu de passage sur cette route on décide d’abandonner le stop et de rallier le point de départ de l’itinéraire à pied en coupant les virages. Après une bonne heure de marche on rejoint finalement le point de départ de la randonnée, juste au dessus des lacets de la route 199, deux ou trois kilomètres avant la frontière argentine. Le début du sentier officiel se fait sur une petite piste forestière, toujours sous la pluie. La montée avec les sacs à dos se fait lentement. On a prévu large en nourriture, ça se paye…
La pluie finira par nous accorder une bonne heure de répit dont on profite pour essayer de rejoindre le point de bivouac. On aura même le droit à quelques rayons de soleil, mais ça ne durera pas, on ressortira les ponchos un peu avant d’arriver au Lago Avutardas. En cas de beau temps, il y a une belle plage de sable noir au bord du lac. Vu qu’il pleut et que le vent s’est bien levé, on préfère jouer la sécu et planter la tente plus loin dans la forêt, à l’abri du vent. De toute façon on aurait sûrement pas profité de la plage… Il est 17h, on est trempés. On se prend notre repas du midi dans les duvets, et on s’autorise une petite sieste (qui durera jusqu’au lendemain matin 8h).
Jour 2
Distance : 15.3 km
Dénivelé + 649 m
Dénivelé – 548 m
Le lendemain il pleut encore, mais par intermittence. On se prendra le petit déj dans la tente. Une éclaircie plus importante que les autres nous fait mettre le nez dehors, mais la pluie fera son retour quelques minutes après, une fois les sacs bouclés. On décolle donc pour monter au col quelques centaines de mètres au dessus. Les éclaircies se font de plus en plus fréquentes, et on aura le droit à quelques arcs-en-ciel au cours de la montée.
Après une petite heure de marche, on aperçoit derrière nous une petite zone rocheuse nettement au dessus des nuages. Petit à petit, le trou dans les nuages s’agrandit, jusqu’à ne laisser plus aucun doute : le Lanin prépare son entrée en scène. Déjà sur les cartes il paraissait beau : un cône parfait de presque 4 000m, mais une fois devant il est franchement impressionnant !
La petite éclaircie fera poser les sacs quelques minutes le temps que le Lanin se découvre complètement, du coup on en profite pour casser la croûte. On fait bien, la pluie fait son retour une fois le repas terminé, recouvrant de nouveau le Lanin et nous poussant à nous remettre en route.
On monte ensuite sur le plateau volcanique au pied du volcan Quetrupillan (qui ne se découvrira que le lendemain). Il a neigé il y a peu, le désert volcanique noir est maquillé de bandes de neige, créant un paysage contrasté surréaliste.
On arrive ensuite à la Laguna Blanca, mais on décide de continuer jusqu’à la Laguna Azul, à priori il y aurait un spot de bivouac sympa là bas.
Il nous faudra continuer une bonne heure avant d’apercevoir le lac, mais il nous reste encore deux coulées de lave à traverser, un vrai labyrinthe. On finira par arriver au lac juste avant la tombée de la nuit, juste à temps pour nous faire une popote avec les dernières lumières avant de filer sous la tente.
Jour 3
Distance : 6.6 km
Dénivelé + 816 m
Dénivelé – 104 m
Le réveil sonne une petite heure avant le lever de soleil, qu’on a prévu d’aller regarder d’un peu plus haut. Le ciel est dégagé, ça devrait valoir le coup. Et en effet ca l’est… La lave s’illumine peu à peu, le Villarica s’éclaire… Tout prend de la couleur.
Petite journée au programme, on en profite pour faire une petite baignade dans le lac à côté de la tente avant de tout plier et commencer la montée au Quetrupillan. On planque 5 jours de nourriture au pied du volcan : on prévoit de passer une nuit là haut et de redescendre le lendemain.
La montée est plutôt facile, la neige à commencé à ramollir en surface, on utilise donc les langues de neige pour monter plus facilement. Attention avant l’arrivée au sommet de bien choisir son itinéraire pour ne pas se faire coincé en haut au milieu de la glace… Quelques belles crevasses apparentes bordent la sortie du cratère.
L’arrivée sur la collerette du cratère est impressionnante : un glacier occupe toute la caldeira ! On est juste entre le Lanin et le Villarica, il n’y a qu’à choisir de quel côté regarder…
Il nous faut ensuite se trouver un spot pour la tente, si possible abrité du vent parce que ça souffle sévère. Le problème est que pour l’instant les seuls endroits plats sont sur les bords du cratère (normal pour un volcan…) et bien qu’il a l’air fermé on préférait éviter le glacier… On finira par trouver une petite plateforme au bord du glacier, bien abritée du vent à l’intérieur de la caldeira. On fera quand même un petit mur de neige au cas où le vent change de direction, mais le contraste avec la crête hyper ventée quelques mètres au dessus est saisissant.
On remonte prendre le repas là haut pour profiter du coucher de soleil derrière le Villarica qui crache une petite fumée. Puis on s’apprête à passer notre première nuit dans un cratère.
Jour 4
Distance : 11.2 km
Dénivelé + 429 m
Dénivelé – 970 m
La nuit a été calme et les températures relativement clémentes. Le vent n’a pas changé de direction, on était donc bien abrité derrière la collerette du cratère. On monte prendre le petit déj quelques minutes avant le lever de soleil. Toujours pas un nuage à l’horizon, mais joli quand même avec le cratère qui s’illumine progressivement et le soleil qui se reflète sur la glace.
On replie ensuite notre équipement pour redescendre du volcan, récupérer notre sac et poursuivre notre route. Après une bonne heure de marche on replonge progressivement dans la forêt, pour remonter ensuite le fil des crêtes de la Cordillera El Mocho. L’objectif est de dormir là haut, mais comme on a plus d’eau, on risque de devoir redescendre un peu de l’autre côté pour remplir les gourdes. On risquerait de revenir trop tard au sommet pour le coucher de soleil.. Dommage il s’annonçait plutôt pas mal…
Finalement on trouvera un micro filet d’eau qui coule juste sous le col entre les deux sommets. Avec une bonne demie heure et beaucoup de patience, on arrive à remplir nos 3 litres nécessaires pour le dîner et le petit déjeuner : à nous un nouveau bivouac sommital !
Juste au sommet nous attendait une petite plateforme, pile de la taille de la tente. Le vent commence à se lever gentiment, donc on s’attelle à monter un pare-vent qui s’avérera salutaire…
Le coucher de soleil sera plutôt sympa sans un seul nuage malheureusement, mais c’est toujours mieux qu’être complètement dedans.
Une fois la nuit bien tombée, on se rendra compte en mettant le nez dehors que le Villarica fume rouge ! La nuit les fumées de souffre sont éclairée par la lave en contrebas dans le cratère, créant un cône rouge au sommet du volcan.
Jour 5
Distance : 18 km
Dénivelé + 545 m
Dénivelé – 1 447 m
La nuit a été particulièrement ventée… Il a fallu se lever pour vérifier les aubans et les doubler avec de la cordelette pour soulager (un peu) la tente. En revanche, le lever de soleil sera des meilleurs : une barre de nuages d’altitude s’embrase quelques minutes avant que le soleil ne sorte. Heureusement, le vent est perpendiculaire à l’arrête sur laquelle on est allés se percher. On trouvera donc un peu de répit quelques mètres en contrebas, qui nous permettra de faire notre porridge quotidien, avant de tout plier à plat ventre sur la tente…
Le programme de cette étape sera de finir la traversée de l’arrête de la Cordillera el Mocho, descendre au pied du Villarica puis suivre la piste qui relie Catripulli à Conaripe jusqu’à notre pause de luxe : les termas Geometricas.
Après avoir pas mal avancé sur la piste, on finira par se faire embarquer par le 4×4 d’un couple de Púconais, qui nous lâcheront 10km plus loin devant les termes. Le petit coup de pouce automobile nous permettra d’installer le campement assez tôt pour faire quelques réparations et se coucher tôt pour se préparer à la dure étape du lendemain.
Jour 6
Distance : 6.5 km
Dénivelé + 702 m
Dénivelé – 110 m
On pliera la tente sous la pluie, mais le fait de savoir qu’on va passer la journée dans des sources chaudes permet de relativiser… 2 km plus loin on arrive les premiers sur le site, 1h avant l’ouverture. On paye notre entrée (compter quand même 22 000 pesos par tête…) et on aura le privilège d’avoir tout le site pour nous seul pendant une petite partie de la matinée…
Les termes sont une successions de petits bassins de pierre fumants dans un canyon luxuriant, reliés entre eux par des passerelles et pontons de bois rouge. On choisit sa température préférée en essayant les différents bassins, de 37 à 45°C, avec également une petite cascade à 7°C en guise de rafraichissement. L’ aménagement du canyon est très soigné (pas une goutte de ciment visible) et le style à la japonaise s’accorde parfaitement avec la profusion végétale de l’endroit : on recommande ! (particulièrement hors saison touristique)
5h plus tard, on commence à sérieusement se ramollir et il faut songer à la nuit qui approche. On quittera à grand regret l’endroit, pour repartir sous la pluie. Il est assez facile de rejoindre Púcon en bus depuis les termes, ce qui offre la possibilité de raccourcir la rando (3/5 jours depuis Puesco, 2 jours depuis Púcon ou 5/8 jours pour la traversée totale). On décide de continuer la traversée malgré la pluie, il nous faudra remonter 500m plus haut pour sortir de la jungle et planter la tente au pied du Villarica, non loin du sentier officiel. À savoir qu’il existe un sentier qui relie directement les thermes Geometricas au sentier officiel de la traversée du Villarica, à emprunter discrètement car depuis la Conaf a demandé sa fermeture. Il apparait encore sur quelques cartes topo mais probablement plus pour très longtemps…
Jour 7
Distance : 13.5 km
Dénivelé + 532 m
Dénivelé – 500 m
Comme la météo l’avait annoncé, la journée s’annonce assez bien en termes de météo. Si on veut monter au sommet du Villarica, c’est aujourd’hui ou jamais (une semaine de pluie est annoncée pour la suite). Donc réveil à 5h pour partir tôt : on ne peut pas monter au sommet directement par la face Est -très glacière- il faut d’abord tourner autour du Volcan pour monter face Nord, ce qui représente une grosse étape (28 km, 1 300m de dénivelé).
Pour notre dernier jour, le lever de soleil sera spectaculaire… des bancs de nuages de couleur rouges, violets et bleus nous offriront un spectacle inoubliable. Dès les premières lueurs, le Lanin se coiffe d’un lenticulaire qu’il ne quittera pas de la journée. Le Villarica fera de même peu après, annoncant l’arrivée de la perturbation que la météo avait prédit et réduisant déjà nos chances de faire l’assension aujourd’hui. On continue à garder un bon rythme au cas où ça se lève, en sortant du sentier pour contourner le cône volcanique au pied du glacier et gagner du temps. Le sentier officiel passe beaucoup plus bas. Le gain de temps ne sera finalement pas énorme : traverser plus haut implique de monter et descendre sans cesse pour passer les arrêtes créés par les coulées de lave et les énormes cunettes créés par les coulées de boue.
Plus les heures passent plus l’espoir d’ascension s’amenuit, jusqu’à ce qu’on arrive à un point de vue juste sous le chapeau du Villarica où on préférera poser la tente pour profiter de la fin de l’après midi plutôt que de courir après une ascension tardive plus très crédible. On profitera de notre dernier coucher de soleil au calme au pied du cône, en balcon des lacs et des lumières de la ville. Peut être que la météo se sera trompée et que l’assension sera possible demain…
Jour 8
Distance : 5.8 km
Dénivelé + 218 m
Dénivelé – 310 m
On a pas réussi à faire mentir la météo. Réveil sous la pluie, plus aucun doute : le sommet du Villarica, ce sera pour une autre fois.
On pliera une nouvelle fois sous la pluie pour rallier le bout de route qui nous ramènera jusqu’à Púcon. Avec la pluie on ne sait pas s’il y aura du monde à la mini station de ski au pied du volcan d’où part le sentier qui mène au sommet. Redescendre à pied nous rajouterait 25 km…
La visibilité oscille entre 15 et 50m, rendant parfois délicats les franchissements de coulée de lave, mais on finira par rejoindre le sentier avant d’arriver au pied des quelques remontées mécaniques, effectivement complètement désertes… En faisant le tour des lieux on finit par trouver de la lumière dans une maison, avec un pickup sur le départ, qui accepte de nous prendre à l’arrière.
Trempés mais heureux du coup de chance, on finira cette rando spectaculaire la capuche au vent et moucherons dans les dents.
7 Comments
Hello! Hello Again! My friends Alex and Tom, wow!wow! wow, I can see the magic and mystery tour « Wonderfull Odisee » I can see you in the morning, in the afternoon, all the times in your videos and super photos. Ces images sont tres jolies et tres amussant (les tres sans accent comment tu a vu). Quel temoinage magnifique « inachevée » certain,Temoinage pour exprimer la pouissance de la nouveaux generation Francaise. Allez les Bleus. Au revoir.
Mariano du Cagliero.
Les photos sont magnifiques, quelle belle aventure ! Merci pour ce partage
Magnifique !!
Les thermes vendent du rêve et comme toujours les photos des levés et couchés de soleil sont magnifiques !! Profitez- en bien !!
Bonjour !
Superbes photos ! Dites-moi, est-ce possible d’avoir votre trace .gpx ? Notamment pour remonter sur le sentier de la traversée après votre passage aux thermes ? Avez-vous coupé à travers jungle ou suivi le sentier bientôt fermé que vous avez mentionné ?
Bonjour Jean-Sylvain,
Merci pour ton message, et très bon gout pour le choix de rando 😉
On vient de réparer le lien de téléchargement du GPX, merci de nous avoir prévenu. Tu peux maintenant le télécharger avec le bouton « Télécharger le tracé GPX » au dessus de la carte complète de l’itinéraire.
Pour la remontée des thermes sur le Volcan , ne compte pas couper à travers jungle, si tu es un surhomme tu arriveras peut être à faire 50m dans cette jungle tropicale et TRES raide… Le début du chemin est un peu caché mais bien marqué par la suite. Il se situe après le pont à côté du parking des thermes (côté ouest), il y a une barrière à enjamber et c’est gagné !
Si tu comptes faire une escale aux thermes, essaye d’y être à l’ouverture (9h ou 10h suivant les jours), tu devrais être seul et ça te laisse le temps pour profiter avant de remonter sur l’itinéraire.
Enjoy !
Super, merci ! 🙂 Le lien pour la trace gpx marche, c’est tout bon. 🙂
J’ai découvert l’existence de ces thermes grâce à vous, ça a l’air très esthétique, belle ambiance sur vos photos !
Ce sont de loin les meilleures même si c’est les plus chers ! Ambiance tropicale incroyable avec bassins de différentes températures. Il y en a une à 45°, heureusement qu’il y a une cascade à 7° pour bien se refroidir ! Profitez en bien !