Durée : 3-4 jours
Distance : 49.7 km
Dénivelé + 148 m
Dénivelé – 1090 m
Massif : Volcan Mauna Loa, Hawai
Point de départ : Chain of crater road
Coordonnées du point de départ : 19,3569°N, -155,22445°E
Le point de départ est le long de la route « chain of crater road » qui descend depuis le cratère principal du volcan en direction des coulées de laves.
La dernière des îles de Hawaï à être sortie de l’eau (souvent appelée Big Island) reste encore aujourd’hui un des points chauds les plus actifs de la planète. En attendant que la prochaine île émerge dans quelques centaines d’années, c’est un des meilleurs endroits au monde pour observer de la lave en fusion. Cette randonnée combine champs de lave désolés et caniculaires avec plages paradisiaques de sable fin et cocotiers, pour finir sur des coulées de lave en fusion.
Faisable en deux-trois jours, on vous conseille d’en prévoir plus pour profiter des plages et éviter les heures de canicule hors de l’eau.
Vidéo Halape - Hawaii
Itinéraire complet
Jour 1
Distance : 13.8 km
Dénivelé + 8 m
Dénivelé – 970 m
Ayant revendu la voiture quelques heures avant notre vol pour Honolulu, nous revoilà en mode auto-stoppeur. Rejoindre le point de départ de la randonnée s’avérera plus compliqué que prévu et nécessitera 5 véhicules différents pour un trajet d’environ une heure. On commence donc la randonnée à 17h, largement après le coup de chaud de l’après midi et peu de temps avant le coucher de soleil. On sait déjà que ça se finira à la frontale.
La sente que l’on suit ne correspond pas exactement aux fonds de cartes, en revanche elle est plutôt bien marquée et facile à suivre, même de nuit. On arrive après une grosse heure de marche au niveau de l’intersection entre l’itinéraire qui descend directement à la plage la plus proche et celui qui mène à celle de Halape. On vous conseille de prendre ce dernier, la plage vaut vraiment l’effort supplémentaire. On finira la descente au clair de lune avant de s’installer sur le premier spot qu’on trouvera sur la plage.
Jour 2
Distance : 21.7 km
Dénivelé + 95 m
Dénivelé – 80 m
On découvre la plage avec le levé de soleil. On s’est installé juste à côté de l’accès à l’eau : une petite crique permet de barboter dans l’eau au milieu des poissons, muraignes et autres bestioles locales. Vous verrez également des sculptures de visage sur des troncs de cocotier retournés. Elles rendent hommage aux deux victimes du tsunami de 1975 qui passaient la nuit sur cette plage.
Après avoir profité un bon moment de la plage on repart en direction des coulés de lave. On espère arriver au niveau de la route avant le coucher de soleil pour faire du stop sur les quelques kilomètres de piste qui nous attendent. On s’arrache difficilement de l’eau pour rependre l’itinéraire sur les anciennes coulées de lave, en plein cagnard sans ombre. Le point d’eau en amont de Keauhou sera le dernier ravitaillement de l’itinéraire. Pensez à demander le niveau des citernes au visitor center à l’entrée du parc en même temps que vous faites votre « wilderness permit », cela conditionnera la durée de votre escapade car vous ne trouverez pas d’autres points d’eau…
Une fois les gourdes remplies et l’eau traitée, on se remet en route. La pause déjeuner se fera un peu plus loin, au niveau de la plage de Apia Point, dernier accès à l’océan de l’itinéraire. On se remet en route rapidement. Il commence à se faire tard et on est pas sûr de rejoindre la route avant le coucher de soleil. C’est reparti pour quelques kilomètres de lave… Dès que l’on s’éloigne des plages, le paysage devient vite assez aride et austère, mais pas sans intérêt. La variété des formes et surfaces des coulées de lave est impressionnante, et pour une fois, c’est au niveau des pieds qu’il faut regarder.
Suivant le type de coulée et sa vitesse de refroidissement, le sol est complètement différent. De quoi occuper les quelques heures de marche qu’il reste avant la piste. Par endroit la lave est même couverte d’une pellicule orange dorée, probablement due aux incrustations de particules de souffre éjectées des fumerolles ..?
Le soleil se couche, et on est toujours pas sur la piste… Les pieds commencent à chauffer, une vingtaine de kilomètres nous séparent encore de la lave et on aura probablement pas d’aide des voitures qui cessent de descendre au fur et à mesure que la nuit tombe. Le sentier de lave noire n’est pas évident à suivre de pleine nuit… Heureusement qu’il est parfois marqué de cairns surplombés de coraux blancs qui s’éclairent sous la frontale. Mais ils ne suffiront pas à nous éviter quelques sorties de sentier…
On arrive sur la piste à la frontale, bien après la dernière voiture. Cette fois ci c’est sûr : si on veut avancer jusqu’à la lave on va devoir user de la semelle… C’est pas tous les jours qu’une rando se termine sur un champ de lave, et on a vraiment envie de le voir de nuit. Donc on serre les dents et on avance malgré la douleur aux pieds. Il fait bon, on est éclairés par la lune ; ça pourrait être pire.
Deux heures plus tard, le vent s’est levé et il pleut bien… Il nous reste encore au moins une heure de marche avant d’arriver au champ de lave. La fatigue et la pluie auront raison de notre motivation pour ce soir. On monte la tente directement sur la piste pour quelques heures. On a toujours l’intention d’aller jusqu’au champ de lave avant qu’il ne fasse jour. Une fois le réveil réglé deux heures avant le lever de soleil on s’endort sans tarder.
Jour 3
Distance : 14.2 km
Dénivelé + 45 m
Dénivelé – 40 m
Le réveil nous tire de notre sieste nocturne. La lave nous attend! Le lever de soleil, lui, n’attendra pas. On rallume les frontales, on plie la tente et on décolle fissa. On a pas envie de rater le spectacle de la lave de nuit… Une heure de marche plus tard, on arrive à la portion de piste barrée. Il faut remonter en amont de la piste en suivant une corde qui délimite la zone à risque pour passer au dessus du flux principal sans danger. La zone est en perpétuelle évolution, ne vous fiez pas aux tracés GPX mais aux indications terrain !
Derrière la corde on devine un halo rouge. On y est presque !
Quelques minutes plus tard on arrive au point depuis lequel on peut voir la lave se jeter dans l’océan. Pas de doute, ça valait le coup. Mais pour être honnêtes on est un peu déçu. On est assez loin (une bonne centaine de mètres) et on aurait aimé voir ça d’un peu plus près… On ose pas trop franchir la corde, du coup on va tenter notre chance plus en amont, tout en restant dans les zones peu pentues.
Le principal risque de se rapprocher des coulées de lave est de se faire encercler ou au pire de tomber dedans en marchant sans le savoir sur une croûte trop fragile pour supporter son poids. Comme on y connaît rien, il vaut mieux rester dans les zones planes où les coulées sont assez lentes. Cependant, il vous faudra être patient et persévérant avant de pouvoir trouver les coulées. Après une quinzaine de minutes à sillonner le champs de lave, elles sont là ! Juste à nos pieds ! Cette fois ci on peut l’entendre crépiter, sentir la chaleur qu’elle dégage et voir les coulées progresser.
On peut se rapprocher jusqu’à 1 ou 2 mètres des coulées, plus près la chaleur devient vraiment douloureuse et vous donnera l’impression de fondre sur place. Le jour commence à se lever et cette fois ci plus aucun doute : ça valait VRAIMENT la peine de venir voir ça de nuit ! Ça reste impressionnant de jour aussi, mais de nuit, ben… c’est mieux.
Avec le jour le risque de se faire encercler augmente vu qu’il est plus difficile (pour des novices) de distinguer les zones de lave en fusion. On s’arrache donc péniblement du spectacle pour finir les quelques kilomètres qui nous séparent du point d’arrivée.
On arrivera à notre point d’auto-stop les pieds en feu, complètement déshydratés (on avait pas prévu la deuxième nuit…) mais avec des images spectaculaires plein la tête. Après nous avoir expliqué qu’il n’a pas le droit d’en vendre, un des loueurs de vélo de Kalapana nous offrira deux bières de fin de randonnée, salvatrice !
Bonus : Kehena - Black Sand beach
Tant que vous êtes dans les parages, vous pouvez en profiter pour vous rendre à Kehena : une magnifique plage de sable noir (nudiste) peu connue des touristes. Nous y avons posé la tente pour deux nuits. L’écrasante majorité des gens que nous y avons rencontré ne voyait aucun problème au fait que nous séjournions ici, mais certains nous ont conseillé de rester discrets et de démonter la tente en journée. Attention également à la puissance des courants et des vagues les jours de houle, la plage est réputée dangereuse et nous aura valu quelques points de suture…
5 Comments
Trop bien la séquence vidéo du crabe. Elle m’a fait trop rigoler à t’imaginer courir après et attendre qu’il sorte du trou !
Aahah Alex en mode bimbo avec ses jambes qui sortent du hamac et allongée sur la plage!
Ohlala les images de laves font vraiment rêver et les clichés sont splendides. Ca avait l’air incroyable. Bande de chanceux, continuez de trouver les perles de nature et de nous les faire partager !
Pour le mode Bimbo tu ne crois pas si bien dire : on était sur une plage nudiste …
Pour le crabe effectivement il a fallu un peu de patience, et on dirait pas comme ça mais quand ça veut ça fonce ces petites bestioles !! Et la lave c’était TOP, juste dommage qu’on ait pas pensé aux chamallows.
Magnifique! ….. mais restez prudents! Mille bisous.
Mamie Su.
Merci Mamie !!!
Et compte sur nous pour la prudence, tu nous connais bien.