Durée : 2-3 jours
Distance : 7.3 km
Dénivelé : 860 m
Altitude du Bivouac : 2 240 m
Massif : Mont Blanc – France
Point de départ : Hameau des Flatières
Coordonnées du point de départ : 45.906083°N, 6.790890°E
Il existe plusieurs itinéraires possibles pour monter à l’aiguillette des Houches. Nous avons suivi celui qui monte par l’arrête Ouest, a priori l’un des plus intéressants. On Monte donc de la Flatière plein nord à flanc jusqu’à Pierre Blanche. Ensuite on suit l’arrête jusqu’au sommet. Descente droit dans la fraîche sous l’Aiguillette des Houches. En été prendre l’un des sentiers qui redescend à la Flatière directement depuis le sommet.
Superbe itinéraire au-dessus des Houches, en face du Mont-Blanc, qui ne croise aucune remontée mécanique (ce qui révèle de l’exploit dans la vallée de Chamonix…). Nous avions initialement prévu le parcours d’arrête entre l’Aiguillette des Houches, la pointe de Lapaz et l’Aiguillette du Brévent. On a fini par raccourcir de moitié l’itinéraire, à cause des conditions de neige et de notre lenteur en raquette, mais à priori la vue doit être encore plus aérienne depuis cette partie de l’arrête. On reviendra.
Itinéraire complet
Jour 1
Distance : 3.1 km
Dénivelé + 617 m
Dénivelé – 1 m
Départ depuis la Flatière, juste au-dessus des Houches à l’entrée de la vallée de Chamonix.
Premières chutes de neige de l’année, et il a neigé toute la semaine. On a déjà 30-40 cm de fraîche au Parking, mais BEAUCOUP plus nous attend en haut… On suivra la trace qui emprunte le chemin classique pour monter à l’Aiguillette dans un premier temps, avant de la quitter pour suivre une variante qui monte par l’arrête ouest. On se fera doubler pas longtemps après avoir commencé à tracer, par trois chiens, puis 2 skieurs suivis de 2 piétons qu’on re-croisera plus tard… On suivra donc leurs traces jusqu’à l’arrête.
La montée se fait en balcon du bassin de Passy, et la vue se dégage petit à petit en sortant de la forêt. On recroisera une partie du groupe qui nous avait doublé : Camille et Antoine alors qu’ils s’offraient une pause au soleil en attendant Morane et Robin (monté un peu plus haut pour se payer une belle pente à ski) qui nous rejoindrons pas longtemps après. Après avoir partagé une prune locale fort gouleyante, on leur explique notre projet d’aller passer deux nuits là-haut. Leurs chiens Goupy, Toude et Java se fraient des tranchées dans la fabuleuse couche de fraîche qui commence déjà à bien s’épaissir. Les deux piétons reprennent ensuite le chemin qui descend à flanc, pendant que les deux skieurs suivis de Goupy tracent tout droit dans l’pentu.
Le raidillon juste à la sortie de la forêt pour accéder à l’arrête nous paraitra interminable. Une fois de plus on regrettera le confort des skis, surtout sur les passages de pente raide où l’on s’enfonce dans des bassines géantes avec nos raquettes, où plus on essaye de monter, plus on creuse la neige, moins on avance. Quelques minutes après leur départ des 4 comparses, on entend Goupy aboyer d’abord d’assez loin puis de plus en plus près. Il avait paumé le groupe, en bon alpiniste il est donc retourné au dernier point de rencontre, complètement paniqué et épuisé (se déplacer dans 1m de fraiche sans raquette, ça s’apparente plus à de la nage qu’à de la marche…)
On est resté un bon moment à siffler et crier pour essayer de diriger Camille qui le cherchait, dont on finira par entendre les sifflements se rapprocher (alors qu’on commençait à se dire qu’il allait passer la nuit sous la tente avec nous. On a une trois places, autant en profiter…) Super content de retrouver son chien, Camille nous propose de nous ramener le petit dej le lendemain matin !
A la sortie du raidard, on fini par arriver au pied de l’arrête, quelques centaines de mètres sous l’aiguille. Bien en retard sur le planning, on décide de s’arrêter là et de commencer à creuser notre trou pour passer la nuit. Le coucher de soleil sera bref mais sympa (à 17h20 : c’est un peu l’inconvénient du Bivouac en cette saison), et sera suivi de près par un lever de grosse lune (la veille de la super lune du siècle). On fera notre repas du soir dans l’abside, bien au chaud dans les duvets, pour finir par se coucher entre 20h et 21h, avec une nuit d’une 10aine d’heure devant nous.
Jour 2
Distance : 0.7 km
Dénivelé + 250 m
Dénivelé – 1 m
Le lendemain, le lever de soleil sera un peu voilé, et le mont Blanc juste en face semble ramasser tous les nuages qui passent par là. On verra quand même le soleil quelques instant avant que le ciel ne se couvre pour le reste de la journée.
Quelques heures après le réveil, le chien Toude apparaît sur l’arrête, suivi de trois skieurs : Morane, Robin et Antoine chargés de pains aux chocolats ! (Camille n’avait pas réussi à s’arracher de la couette à temps). C’est bien la première fois qu’on se fait livrer le petit dej en haut, et franchement c’est plutôt hyper méga appréciable !
Encore une fois, merci les gars, vous avez géré à max ! On accompagnera les viennoiseries par une infusion de jeunes pousses de sapin ; ça remplace très bien les sachets de thé ! (Niveau goût c’est franchement pas mauvais du tout, ça laisse la fraicheur du sapin en bouche, aucun emballage, aucun déchet : a priori on a trouvé la boisson parfaite pour les prochains bivouacs.)
Après ce petit dej royal, on finira par lever le camp vers midi, initialement pour monter poser le second camp sur l’Aiguillette des Houches. On n’a que 250m d’arrête à remonter, à priori ça devrait être plié en une petite heure (le panneau de randonnée indique 40mn). Sauf que ça, c’est sans compter les 1m50 de neige fraîche dans laquelle nous nous débattrons pendant près de deux heures…
Arrivés au premier sommet, il nous reste encore à passer un col pour arriver sur l’aiguillette où nous pensions passer la nuit. Compte tenu du risque avalanche assez élevé suite aux énormes chutes de neige de la semaine, de la profondeur à laquelle on s’enfonce et l’idée désagréable de se trouver en raquette dans une coulée de neige, on décidera de planter la tente sous le sommet et de ne pas s’attaquer à la dernière pente, pas franchement engageante. On se creusera notre trou pour la nuit sous quelques averses de neige et on finira de monter la tente à la tombée de la nuit (à 17h30…)
Cette fois ci on s’était chargé d’un peu de bois pas trop mouillé, qu’on finira par réussir à allumer pour réchauffer un peu l’ambiance du repas (toujours sous la neige) en balcon au-dessus des Houches. On n’a pas vraiment eu le temps de faire un repas depuis notre petit dej, et vu l’effort fourni pour monter 25kg de matos dans cette poudreuse, le repas est plutôt bienvenu. On s’installe ensuite dans nos plumes le ventre blindé, pour une nouvelle nuit d’une dizaine d’heures.
Jour 3
Distance : 3.4 km
Dénivelé + 1 m
Dénivelé – 855 m
.
Le lever de soleil du lendemain sera du genre de ceux
qui nous font oublier comment on s’appelle.
Il fait grand beau et on est 500m au-dessus d’une mer de nuage dense et agitée, sur laquelle s’étalera progressivement l’ombre des trois Monts (on distingue très bien l’aiguille du Midi, le col du Midi, le Mont Blanc du Tacul, le Mont Maudit et le Mont Blanc, passages obligatoires pour l’ascension du Mont-Blanc à ski par la voie des trois Monts). Dès que l’arrête sur laquelle on se trouve passe au soleil, on aura même le droit au spectre de Brokeh autour de l’ombre du sommet sur la mer de nuages en dessous. Bref, tout y est !
On regrettera juste de ne pas pouvoir trainer un peu là-haut. On a Rdv à 12H30 chez Quechua pour leur présenter notre projet. On plie le camp assez vite (pour une fois…) vers 10h pour descendre se plonger dans la mer de nuages. On ne reverra pas le soleil de la journée, mais on gardera ce lever de soleil en tête un bon moment..
Leave a reply