Durée : 7 jours
Distance : 103 km
Dénivelé : 2 700 m
Massif : Cordillère des Andes – Chili
Point de départ : Puente Weber
Coordonnées du point de départ :
-51.162596°N, -72.961563°E
Le parc des Torres del Paine attire des milliers (et peut être même des milliards…) de visiteurs chaque année, principalement entre Septembre et Avril. Le parc est effectivement magnifique, mais cette sur-fréquentation a entrainé une sur-règlementation un peu lourde. Donc attention, si vous voulez faire un des différents treks du parc il vous faudra réserver vos campings entre 3 et 6 mois à l’avance !
Ceci n’est pas un topo !
Exceptionnellement, vous ne trouverez pas de description précise du tracé ni d’itinéraires téléchargeables, pour deux raisons :
-La première est qu’on a enfreint les règles du parc, pour une raison qu’on détaillera un peu plus bas. On ne peut donc pas raisonnablement vous inciter à faire de même (bien que le fonctionnement des reservations de camping vous poussera à le faire, et ce même si vous avez presque tout bien préparé…)
-La seconde, c’est que pour les itinéraires classiques il n’y a pas besoin de tracé GPX. Les itinéraires sont très bien indiqués et une carte détaillée est fournie à l’entrée du parc. Les circuits sont à faire dans un seul sens, et vous trouverez des check-points de rangers très fréquemment… Impossible de se perdre !
Jour 1
Distance : 3.7 km
Dénivelé + 136 m
Dénivelé –68 m
Après deux heures de Bus depuis Puerto Natales, on rentre dans le parc par l’entrée principale : Laguna Amarga. On paie notre entrée, on reçoit le tampon officiel et la carte du parc. Pour l’instant tout va bien.
L’objectif est de passer seulement la première nuit clandestine en dormant à la sauvage au niveau du point de vue Cuernos avant de rejoindre notre départ pour le circuit que l’on a planifié ; le -Q- qui démarre au sud du massif au niveau du lac Toro.
On attaque donc l’itinéraire par une petite mise en jambe : une marche d’une heure depuis le Salto Grande. Les 8 jours d’autonomie en nourriture se font sentir sur le dos… Heureusement qu’on attaque par du plat et sur une courte distance.
Dès nos premiers pas, on remarque les stigmates de l’incendie de 2011 qui a brulé la quasi totalité du parc. Tout au long de l’itinéraire on ne croisera que quelques écrins de verdures épargnés, le reste du temps dans le meilleur des cas les troncs calcinés forment des sculptures funèbres, mais par endroits il ne reste plus un arbre debout. On comprend donc bien la vigilance des rangers sur l’interdiction absolue de faire du feu dans le parc.
Petit cadeau de bienvenue pour notre premier bivouac dans le parc : une nuit sans vent qui nous permettra de monter la tente sur le sommet d’une petite colline juste en face du col Cuernos del Paine, et d’ouvrir la baie vitrée de notre tente pour la nuit.
Jour 2
Distance : 26.5 km
Dénivelé + 608 m
Dénivelé – 693 m
Pour le premier lever de soleil dans le parc, le moins qu’on puisse dire est qu’on aura été gâté !!
La blancheur du Cuernos del Paine s’efface quelques minutes pour laisser place à un rose orangé annoncant l’arrivée du soleil.
Le lendemain, la Pacha Mama récompenssera notre départ matinal par quelques bestioles.
Dans l’ordre d’apparition : deux guanacos, un faucon Crécerelle d’Amérique et deux renards de Patagonie, le tout étant assez commun dans le parc…
On prend ensuite la route pour le point de départ de notre itinéraire à proprement parler : au niveau du pont Weber. On fera un peu de stop pour rejoindre le pont et éviter les 10km de piste dans la poussière des 4×4 et autocars.
Gros imprévu : dans sa nouvelle version, la carte du parc indique que la partie par laquelle nous avons prévu de commencer (et qui conditionne notre arrivée à temps dans les campings qui suivent) est fermée. Ne pas emprunter cet itinéraire nous obligerait à faire un détour de deux jours, qui décalerait toutes nos reservations de camping pour la suite de l’itinéraire.
Pour éviter de nous faire repérer sur cette portion fermée, on décide de passer une journée en dehors des sentiers pour récupérer l’itinéraire officiel à la fin de cette section.
Après plusieurs heures de marche on découvre une petite plage cachée au fond d’une crique donnant sur le lago Péohé. Seuls au monde et bien à l’abris des regards, on décide d’en profiter pour y monter la tente.
Jour 3
Distance : 7.4 km
Dénivelé + 440 m
Dénivelé – 260 m
Après une nuit ventée et pluvieuse, on est encore une fois gâtés par un levé de soleil assez calme sur notre petite plage cachée. On en profite pour prendre le temps de recharger les batteries et profiter du point de vue. D’autant que le soir suivant on devrait avoir retrouvé les chemins classiques et les hordes de randonneurs qui les occupent.
Un peu en avance sur le planning, on en profite pour prendre une pause déjeuner au point de vue sur le lac Pehoé. Après ces trois jours de liberté, on a pas vraiment envie de retourner dans les campings officiels, au moins pas pour ce soir… (on était supposés dormir au camping Paine Grande, l’un des plus gros du parcours…) Epris d’une petite soif de bivouac sauvage (qu’on pensait être le dernier) on montera hors sentier sur un point de vue entre le glacier Grey et les Cuernos del Paine.
Jour 4
Distance : 17.3 km
Dénivelé + 474 m
Dénivelé – 491 m
Le lendemain matin on profite de ce qu’on pensait être notre dernier lever de soleil sauvage dans le parc du haut de notre point de vue. Une fois de plus les Torres s’illuminent au moment où le soleil perce. On commence ensuite notre redescente sur le chemin qui mène au camping Paine Grande et à la cabane de rangers associée…
On arrive donc sur la zone Paine Grande, avec la pluie et les problèmes. Dès qu’on arrive en vue de la cabane des rangers on est cueillis par trois rangers. Le premier nous reproche d’être arrivés par la portion de sentier fermé (on a pas pu éviter le chemin sur les derniers 100m pour passer une barre rocheuse), le second nous reproche de ne pas avoir de reservation pour la nuit (c’est la seule qui nous manque sur les 8 nuits restantes…), et le troisième à l’air plutôt cool, mais ne peut que laisser ses deux collègues nous faire la morale…
Résultat des courses : la portion fermée, c’est presque pardonable parce qu’en fait elle ne serait fermée que dans un sens, mais pas tout le temps, enfin c’est compliqué…
Par contre impossible de commencer notre itinéraire tel que prévu car il nous manque une réservation de camping.
Du coup il faut qu’on retourne de là on l’on vient (par la portion fermée) pour prendre un bus qui nous amènerait au point de départ « légitime » du trek, et de là il faudrait négocier pour passer la nuit dans un plus gros camping qui pourrait potentiellement nous accueillir… Mais pour ça il faut qu’on repasse par l’accueil du parc pour demander au patron des Rangers s’il veut bien nous gracier pour les fraudes qu’on a commis… (sinon on risque l’expulsion).
Du coup on repart d’où on vient. Dès qu’on peut on part à travers champ jusqu’à la fin de notre séjour dans le parc, en passant de hors-la-loi à fugitif…
Jour 5
Distance : 3.8 km
Dénivelé + 230 m
Dénivelé – 230 m
Le lendemain, vu qu’on sera contraint de raccourcir pas mal le trajet, on se permet une petite journée off dans une zone où l’on est sûr de ne croiser personne.
Vu qu’on était attendu la veille au soir chez le Ranger en chef, ça pourrait aussi peut être un peu faire retomber la pression…
On en profitera pour recharger les batteries, faire une petite lessive, une petite baignade et se dorer la pilule au soleil…
Jour 6
Distance : 16.4 km
Dénivelé + 605 m
Dénivelé –592 m
Forts de notre journée de repos de la veille, on en profite pour repasser rapidement incognito le passage du puente Weber où l’on avait peur de croiser les rangers. Pour la suite du parcours on partira dans une zone un peu plus éloignée mais qui profite d’une vue plus ouverte sur tout le massif. On se permettra même le luxe de suivre les sentiers sur quelques portions…
Après quelques heures de marche hors sentier, on atterrira au Paradis des Guanacos. Très peu farouches, avec un peu de patiente il n’est pas difficile de s’approcher à quelques mètres. Certains plus curieux que d’autres viennent même voir de plus près qui on est et ce qu’on vient faire là.
Après avoir trouvé un endroit un peu moins exposé au vent qui s’était déjà bien levé, on monte la tente et tout ce qui va avec, en prenant soin d’éviter les fosses sceptiques de Guanacos (ces drôles d’animaux font leurs besoins tous au même endroit, en créant des tas de crottes allant jusqu’à plusieurs mètres de diamètre…)
On s’abritera tant bien que mal derrière un buisson d’épines, mais la nuit la plus violente reste à venir…
Jour 7
Distance : 8.7 km
Dénivelé + 154 m
Dénivelé – 307 m
7ème jour d’autonomie en nourriture. Les réserves commencent à s’épuiser : il va falloir penser à redescendre… On avait initialement prévu un point de ravitaillement pour pouvoir tenir 12 à 14 jours, mais nos modifications d’itinéraire ne nous permettent de rejoindre aucun point de ravitos. La fin du séjour dans les Torres del Paine est donc proche…
Pour notre dernière nuit dans le parc de Torres del Paine, on aura le droit à un cadeau de départ, juste histoire d’être sur qu’on s’en souvienne…
Un vent absolument monumental (pour nous Français…)! Alors qu’il s’était bien calmé dans l’après midi, il reprendra de plus belle en fin de soirée. Par endroit, des colonnes d’eau s’élèvent du lac sur plusieurs dizaines de mètres. Un joli spectacle, mais pas très rassurant quand on dort en tente, d’autant que pour cette nuit on avait pas trouvé d’endroit abrité… On croise les doigts pour que ça tienne.
Jour 8
Distance : 19.7 km
Dénivelé + 162 m
Dénivelé –164 m
Le vent ne s’est pas calmé de la nuit. La bonne nouvelle c’est que la tente à résisté aux vents qu’on apprendra par la suite supérieurs à 100km/h, mais ce n’est pas pour autant que ça nous aura permit de dormir…
Le pliage de la tente le lendemain sera assez sportif, avec la sensation désagréable que toute chose échappée au vent se retrouvera à plusieurs kilomètres en quelques secondes. Donc pendant que l’un s’affale en étoile sur la tente l’autre plie minutieusement la toile. Un exercice que l’on risque bien de devoir répéter dans les semaines qui viennent…
Après avoir rejoint la piste de la Laguna Verde et marché plusieurs heures , un minivan s’arrête peu avant qu’on perde espoir de croiser une voiture avant la fin de la route.
Cela permettra aux dangereux terroristes que nous sommes de sortir du parc sans être inquiétés par les rangers.
11 Comments
Eh bien je ne vous félicite pas… 😉
Mais c’est beau !
Que c’est beau!….attention, vous ne rencontrerez pas toujours des vans! (même si vent y aura). Un plaisir de vous apercevoir…. Restez dans ce qui est permis ….. je comprends bien que ce n’était pas volontaire….m’enfin!
Bisous.
Magnifiques photos, vous vendez du rêve avant de partir bosser !!
Profitez-en bien et hâte de lire et voir la suite du périple !
Merci et bravo de partager de tels moments. hâte de partager la suite… Restez prudents !
Béran a tout dit , je me délecte de vos photos , avant ou après le travail…. le problème c’est qu’en vous regardant , j’ai de moins en mois envie d’y retourner….
Prudence à vous ,
Christophe (outdoor-diots)
Super sympa, merci pour toutes ces photos! Comme quoi Alexander Supertramp, le personnage de Into The Wild peux toujours aller se rhabiller. Hasta pronto, bandidos!
En espérant pas finir comme lui… 😉
(Cela dit des « milliards » de visiteurs, ça me semble un peu excessif)
Salut à vous deux, c’est un plaisir de voir vos photos.
Un petit peu de nostalgie remonte à la surface en voyant ce début d’aventure.
Je suis content de voir que tout se déroule pour le mieux.
Continuez de nous tenir informé et chapeau pour la baignade dans ce lac où l’eau me paraît très fraîche.
A bientôt,
Anas
On a fait pire depuis niveau température de l’eau, On risque pas de descendre plus bas maintenant.
Bon courage a toi, pour le boulot et les préparatifs du prochain TDM à 3 …
Great pictures and we wish you all the best for the trip.
Take care and keep us updaten – Kisses from R&R and grandparents 🙂