Durée : 5/6 jours
Distance : 95.2 km
Dénivelé + : 1 181 m
Dénivelé – : 1 564 m
Massif : Rocheuses – Canada, BC
Point de départ : Pointe sud du Lois Lake, BC
Coordonnées du point de départ : 49.7954°N -124.3178°E
Itinéraire : Cette fois ci on vous fait reposer les pieds pour quelques jours de randonnée en canoë au travers d’une succession de lacs sur la côte ouest de la Colombie Britannique.
La densité des forêts de toute la région rendent rares et difficiles d’accès les points de vue dégagés. Le canoë est donc un excellent moyen de découvrir la zone, en enchaînant les grandes traversées de lacs et quelques passages à travers une Rainforest luxuriante où il vous faudra porter le canoë et les sacs à dos…
Il existe plusieurs possibilités d’itinéraires de 3 à 10 jours dans la zone. La boucle la plus classique se fait sur 5 jours au départ de Loïs Lake. L’itinéraire que l’on a suivi rallonge la boucle d’une journée ou deux en passant par le Nord de Goat Island, très belle partie beaucoup plus sauvage.
Itinéraire complet
Jour 1
Distance : 16.5 km
Dénivelé + 125 m
Dénivelé – 90 m
Rendez-vous à 7h au point d’arrivée de la randonnée. On y laisse la voiture, et le loueur de canoë nous amène au point de départ : Loïs Lake au Sud-est de la ville Powell River.
Pour l’instant pas de vent mais juste une petite pluie. On met le canoë à l’eau, on charge les sacs et on décolle. La pluie s’arrête au bout d’une petite demi-heure. Par temps calme c’est vraiment paradisiaque, le reflet est parfait. La sensation de glisse est vraiment là, sans aucun bruit pour gâcher le plaisir. On passe quelques maisons flottantes construites sur d’énormes troncs d’arbres abattus, avant de se poser sur une petite île pour finir notre petit déj sur une plage de sable. Ça commence bien.
On se remet à pagayer en direction de la rive Ouest du lac. On passe à travers d’une forêt de « dead-head » ; des souches d’arbres les pieds dans l’eau, dont les plus gros ont été coupés notamment pour la construction de ces maisons flottantes. Derrière cette forêt noyée se trouve le point de départ du premier portage. Quelques centaines de mètres de marche séparent les différents lacs. Le premier fait 1,3 km. Les sentiers ont été équipés tous les 200/300m de structures de bois permettant de poser le canoë, et c’est pas de refus.
On nous dit qu’il faut prévoir le double du temps pour le portage… Un aller-retour pour amener le canoë et un autre pour aller chercher les affaires… Mais comme on est un peu feignant on décide de tout faire d’un seul coup. L’un prend le gros sac avec gilet de sauvetage et pagaies et l’autre porte l’autre sac et le canoë. On comprend au bout de quelques mètres que ça va être très très long. Le poids est assez violent, on doit avoir 40 kg chacun.
On s’arrête dès qu’on peut.
Même si environ 90 % de l’itinéraire se fait sur l’eau, au moment de faire les sacs pensez qu’il vous faudra les porter avec le canoë sur le dos.
On finit par arriver au second lac : Horseshoe Lake. Il reste encore un peu de temps avant le coucher de soleil, on reprend donc les pagaies pour viser une petite île pour y passer la nuit. Il existe un camp officiel de chaque côté du lac, mais il commence à se faire tard et l’idée de passer la nuit sur une île dont on fait le tour en moins d’une minute nous plaît bien.
Jour 2
Distance : 11,1 km
Dénivelé + 132 m
Dénivelé – 304 m
Enfin, il fait beau. On traine donc un peu pour finir le petit déjeuner alors que le soleil atteint notre île. On finit ensuite les quelques centaines de mètres qui nous séparent du second portage. À cet endroit de la boucle deux itinéraires sont possibles. Le passage Est enchaîne trois portages et deux petits lacs alors qu’à l’Ouest il n’y a qu’un lac et deux portages mais plus de long. On choisit la première option sans hésiter.
La journée consistera donc en un enchaînement de petits lacs de montagne et de forêts luxuriantes. Une fois de plus on s’autorise une bonne quantité de pauses… Les quelques rayons de soleil qui arrivent à passer au travers des étages supérieurs créent une atmosphère féerique. Sur le second lac, moins profond, on croisera la route d’une truite. On fait trainer un hameçon une bonne demie heure au milieu des grenouilles sans succès.
On vise le camp au Sud du lac Dodd Lake. Vu qu’on est un peu en avance sur le coucher de soleil on en profite pour aller faire un tour sur l’autre rive. Les camps de ce côté sont accessibles par la piste, donc demi tour au camp du Sud-Est, plus sauvage.
Jour 3
Distance : 10.9 km
Dénivelé + 93 m
Dénivelé – 158 m
Au programme aujourd’hui, deux grands lacs et un portage. La rive Ouest du lac a été complètement ravagée par la déforestation. Ce problème touche malheureusement toute la Colombie Britannique qui exporte d’énormes quantités de bois au détriment de ses forêts.
Le camp entre Dodd Lake et Windsore Lake nous servira d’aire de pique-nique. On se met en route. Cette fois là la distance est assez courte, mais rien pour poser le canoë. Au delà de 500m sans pause le dos commence à sérieusement se tasser…
On met le canoë à l’eau au Windsor Lake, un petit lac de montagne tout en longueur au milieu d’une forêt épargnée par les engins de déforestation. On installe ensuite le bivouac au camp du nord du lac qui dispose des plus belles toilettes au monde (non, on exagère pas !). Les abords du lac grouillent de grenouilles… et de serpents comme des couleuvres minces.
Jour 4
Distance : 20 km
Dénivelé + 831 m
Dénivelé – 1012 m
Ce matin nous attend le plus long portage de tous : 2km. Ok sur le papier ça fait peu, mais sous un canoë c’est BEAUCOUP ! L’avantage de faire la boucle dans ce sens est que l’arrivée sur le Goat Lake se fait en descente. On est pas forcément hyper à l’aise dans les lacets avec un canoë sur la tête, mais c’est toujours mieux dans ce sens qu’en montée.
Dernière mise à l’eau sur le Goat Lake. Le lac communique avec l’immense lac Powell par un bras de rivière au Sud-Ouest. De nouveau l’arrivée au lac Powell se fait au travers des vestiges d’une forêt noyée. Cette fois ci la taille des souches est vraiment impressionnante, les plus grosses sont presque aussi larges que la longueur du canoë. Au fur et à mesure qu’on s’avance sur le Lac Powell l’île de Goat Island se découvre. Depuis le lac il n’y a aucun moyen de savoir que c’est une île, cela ressemble plutôt à un petit massif entouré d’une rivière : l’île montagneuse occupe l’immense majorité du lac.
Ici vous pouvez choisir de prendre plein Ouest, au plus direct ou rajouter une petite boucle d’une journée en faisant le tour de Goat Island. On conseille chaudement : la partie nord du lac est de loin la plus sauvage. C’est aussi celle qui offre les plus belles vues sur la chaine de montagne qui borde le lac.
On s’engage donc en direction du Nord. Pour essayer de prendre un peu de hauteur sur le paysage et en particulier Goat Island on décide de faire une excursion terrestre sur la rive Est.
On trouvera un jolie petite plage pour accoster, mais l’excursion sur la terre ferme ne vaut pas vraiment la peine. On bartassera quelques centaines de mètres dans une forêt dense, pleine de fougères et autres sans chemin pour arriver en sueur une demie heure plus tard sur une énorme saignée de déforestation. Un carnage. Surtout n’y allez pas ! La vue ne se trouve pas assez en hauteur pour vraiment voir l’île dans sa totalité, mais surtout ça fait mal d’arriver dans ce cimetière végétal après une traversée d’une fôret dense et pleine de vie. On redescend donc vers le canoë pour partir chercher un spot pour la nuit.
Vous pouvez dormir sur la petite plage par laquelle on est passés, mais on préfère avancer encore un peu vu la longeur de l’étape du lendemain. On vise une petite île qui s’averera parfaite pour poser la tente au Nord-Est du lac. Attention, le spot est assez idilique mais très exposé en cas de vent et il n’a pas vraiment de quoi planter solidement les sardines… Et la plage existe uniquement en saison très sèche quand il manque environ 2m d’eau au lac !
Jour 5
Distance : 24 km
Dénivelé + 0 m
Dénivelé – 0 m
Reveil avant le levé du jour, la boucle Nord rajoute une bonne distance sur le lac. Mieux vaut donc prendre un peu de marge, d’autant qu’on est toujours aussi lents à lever le camp quand on trouve un spot sympa. On décollera de l’île avec les premiers rayons de soleil. La partie qui va suivre est l’une des plus belle de la randonnée. Pensez à vous retourner, c’est derrière que ça se passe.
Plus on s’éloigne, plus le relief du massif au Nord-Est du lac se découvre. Profitez également du calme. Peu de bateaux, et surtout pas de vent ! Ca ne durera pas longtemps. Le vent dominant de la région remonte du Sud-Ouest. Venant du large du Pacifique, il s’engouffre directement dans la vallée. On a beau essayer de longer les rives et de s’abriter autant que possible, inévitablement on s’expose de plus en plus au vent.
Ca commence à vraiment castagner au moment où l’on passe le vérou Ouest pour rentrer dans la partie Sud-Ouest du lac. Plus d’abri possible. Il nous faudra traverser tout le bras du lac, avec la désagréable impression que le vent nous fait plus reculer que ce qu’on arrive à avancer. Le vent se fait généralement de plus en plus fort au cours de la journée. Une bonne option est donc de prendre une nuit de repos sur la belle plage juste après le vérou Ouest pour faire la traversée le lendemain matin tôt.
On n’a pas cette présence d’esprit, et par un miracle qu’on a pas encore élucidé on arrivera à traverser les 500m au millieu du lac face au vent pour trouver un abris relatif sur la rive Est, qu’on longera jusqu’à trouver une plage qui nous acceuillera pour la nuit. Mal aux bras, mal aux dos, on s’endormira vite (la fin de notre bouteille de Whisky Canadien aidant certainement).
Jour 6
Distance : 12,7 km
Dénivelé + 0 m
Dénivelé – 0 m
Dernière journée, déjà.
Le vent est bien tombé depuis hier soir, et il ne reste plus beaucoup de distance avant le point d’arrivée. Le petit-déj trainera donc jusqu’à l’arrivée du soleil sur notre plage. On s’autorisera plus de pauses que la veille, et quelques plongeons sur la route.
Finalement on aurait bien continué la rando quelques jours de plus. Il est surement possible de rajouter 2/3 jours sur l’eau pour finir la boucle en se raprochant du point de départ (Loïs Lake) par l’océan Pacifique. Attention à vérifier la faisabilité de ce rajout car cela implique d’une part de remettre le canoë à l’eau en aval d’une centrale électrique, mais surtout de ramer face au vent dominant dans un bras de fjord beaucoup moins abrité que les lacs du reste de l’itinéraire. La question ne se pose pas pour nous car la voiture nous attend à Powell River, donc on charge le canoë sur le toit avant de prendre la direction de la bière de fin de randonnée, à chaque jour suffit sa peine…
6 Comments
ça devait être tellement énorme aussi !
vous faites rêver 🙂
Merci gros Matou ! C’est vrai que c’est plutôt cool comme concept, mais faut avoir le terrain qui s’y prête…
Mais quel superbe voyage vous venez de me faire vivre! et quel plaisant et intéressant commentaire! J’avais un souvenir du lac Powell en bleu foncé (pour l’eau) et orange/rouge pour les roches…..il y a plus de 40 ans!! C’était magnifique. Pas de souvenir de la déforestation. Quelle tristesse!
Photos superbes! l’œil d’or de la grenouille me séduit. Un peu moins ceux du serpent!!!! le champignon sous la fougère rosée est…à croquer (peut-être!).
Voyager cool, les mains dans les poches ne semble vraiment pas être ce que vous recherchez…En plus du canoë rajouter le poids de la bouteille de whisky….rien ne vous fait peur!
Bisous , bravo et merci.
Merci pour ton assiduité, ça nous fait très plaisir. Notre aventure en canoë s’est faite plutôt en Colombie Britannique au Canada. Mais effectivement il y a un autre lac Powell plus au sud en Utah, qui n’a pas changé en 40ans si ce n’est le niveau de l’eau pour assouvir aux besoins de la délirante ville de Las Vegas…
On se fait ça à Miribel dans un an et demi quand vous rentrerez ! 😉
Et pour les portages on fera le tour de l’île aux castors !