Durée : 6 jours
Type : Road-trip en scooter
Point de départ : Ped Nusapenida
Coordonnées du point de départ : -8.6783°N, 115.4886°E
Nusa Penida est une petite île à peine quelques dizaines de kilomètres au large de Bali. Malgré leur proximité, les deux îles sont radicalement différentes. Beaucoup plus aride que sa grosse voisine Bali, Nusa Penida est entourée de falaises et les accès à la mer sont rares et escarpés.
Historiquement, l’île était une terre d’exil des sorciers et délinquants de Bali. Aujourd’hui, elle est plus connue pour ses quelques plages idiliques et spots de plongée qui attirent de plus en plus de visiteurs chaque année.
Une fois arrivés sur l’île, juste en face de l’embarcadère, on se trouve trois bolides pour slalomer entre les nids de poules les cheveux au vent. (Les casques sont quelque chose de très rare sur l’île). Pour 2 d’entre nous, conduire un deux roues est une première. 200m après le départ, premier tout droit dans une superette. Ça promet d’être épique !
Video
Itinéraire complet
Crystal bay, Tona Beach & Broken Beach
Première destination à une petite heure de scooter au Sud-Ouest du port, idéal pour se faire à ces engins.
La proximité de Crystal Bay avec le port principal de l’île en fait une destination assez prisée des touristes et la plage est couverte d’échoppes, parasols et transats. Un petit chemin permet de rejoindre deux criques plus à l’Ouest. La première est déjà beaucoup moins fréquentée, la seconde est déserte. Un local a construit une petite Fale (un toit sur 4 poteaux), on tend la moustiquaire et on s’y installe pour la nuit.
Le lendemain on enfile masques et tubas pour voir ce qui se passe en dessous. Ça grouille pas mal, mais ça tire un peu vers le large, rendant difficile l’exploration des zones plus profondes. On s’est rendu compte la veille qu’il existe un accès beaucoup plus rapide par le Sud, non loin de Broken beach. On planque donc les sacs dans les buissons et on fait le retour léger par le chemin côtier. La boucle par l’intérieur des terres prendra une bonne heure de scooter, sur une piste de plus en plus rustique et tape cul.
Une fois les sacs récupérés on fait un crochet par Broken Beach : un œil d’Océan creusé par les vagues à l’intérieur des falaises. La houle passe sous une arche et vient se briser dans le gouffre. Une petite centaine de mètres plus loin, vous trouverez une petite piscine naturelle à débordement sur l’océan. La baignade fait envie, mais n’est pas autorisée par forte houle, certainement pour de bonnes raisons. Ça vaut quand même le détour.
On repart sur nos bolides pour un des plus beaux endroits de l’île : les falaises de Kelingking
Kelingking & Lumangan
Après encore une grosse heure de scooter, on arrive en haut des falaises peu avant le coucher de soleil. Difficile de décrire l’ambiance. S’il ne fallait garder qu’un mot : grandiose. Un petit îlot haut perché est relié aux falaises côtières par un fil d’arête d’une centaine de mètres de hauteur pour à peine quelques mètres de largeur, le tout bordé de chaque côté par deux plages de sable blanc sur lesquelles les vagues viennent s’écraser au ralenti (après vérification elles sont bien en vitesse réelle, c’est juste qu’elles sont énormes !)
Un petit sentier escarpé suit le fil d’arête (déjà bien raidar) pour ensuite descendre dans la falaise. Quelques marches sont taillées dans la roche, une myriade de bâtons de bambou ligotés entre eux, plus ou moins solidement ancrés, offrent quelques prises. Certains semblent avoir été positionnés en garde-corps. Mieux vaut ne pas avoir à les tester…
On commence la descente avec le coucher de soleil. Les frontales ne sont pas loin mais on n’aura pas à les sortir. On finit la descente avec les dernières lueurs et on se trouvera un petit spot de bivouac assez facilement. On est coincés entre la mer et la falaise, entourés d’arbres -donc a priori hors de portée des marées- et à une distance raisonnable des falaises pour ne pas (trop) avoir à craindre les chutes de pierres. L’endroit est incroyable et on est seuls.
On prendrait bien un bain histoire de se remettre des émotions de la descente, mais la hauteur des vagues qui se brisent directement sur le sable est assez dissuasive de nuit. On verra demain pour la baignade. A la place on s’allume un petit feu de camp. Moins rafraîchissant, mais moins risqué.
Le lendemain, pas besoin de réveil. Un coq a été placé sur la plage par les locaux pour se débarrasser des serpents. Sans surprise, aux premières lumières on est encore seuls, avec le coq. Les deux premiers à descendre sont des locaux qui viennent approvisionner la petite échoppe de la plage. Ils descendent des chargements impressionnants de noix de coco, bières, bouteilles d’eau et autres victuailles destinées aux touristes qui commenceront à descendre en milieu de matinée.
Compte tenu de la beauté de l’endroit, la fréquentation de la plage reste raisonnable, certainement grâce à l’accès rudimentaire. Il semblerait que la houle ait faibli, suffisamment pour aller se frotter aux vagues. C’est assez ludique, mais attention à ne pas trop vouloir jouer. La bonne pente sableuse fait que les rouleaux viennent s’éclater directement sur la plage. En bon donneurs de leçon on s’en sortira avec une légère entorse de la cheville. Un peu enmerdant mais moins handicapant que si ça avait été le poignet quand on se balade en scooter.
Après quelques heures à traîner sur la plage, il est temps de remonter. Les sacs ne sont pas particulièrement lourds, mais se font sentir. La chaleur de la mi journée est écrasante, la montée sera une épreuve. Heureusement, l’idée de se faire là haut un Nasi Goreng avec une Bintang fraîche nous aide à fournir les derniers efforts pour se hisser sur la falaise
Comme il se fait tard, on demande aux locaux un endroit sympa pour planter la tente cette nuit dans les environs. Ils nous envoient en direction d’une plage au nom de Pantai Bulian. La route pour y aller est sympa. Elle nous fait traverser de petits villages reculés, agrémentée de jolis temples sous des arbres centenaires. Pour changer un peu, on se prend un Nasi Goreng à emporter.
La route s’est transformée en petite single track, mais pas de quoi effrayer le scooter indonésien… On s’accroche au guidon et c’est parti. Après quelques passages un peu tendus, on arrive à cette plage. On est un peu déçus, il n’y a pas de vue. Quelques centaines de mètres en amont, on avait repéré une presqu’île. On pose les scooters et on file droit sur les hauteurs. C’est plus sympa, on est juste au-dessus de Manta bay. A vol d’oiseau on n’est pas loin de Broken Beach. On peut même voir l’arche où l’on était la veille. On se trouve une plate-forme herbeuse pour poser la bâche et nos tapis de sol. Après un coucher de soleil incroyable et un dîner copieux, on finit par s’endormir à la belle. Évidemment, vu qu’on n’est pas à l’abri, il nous faudra monter la tente au milieu de la nuit pour se protéger d’une petite pluie passagère.
Le lendemain, réveil avec les premières lumières. Un local intrigué par la tente vient nous rendre visite. On plie tout et on descend juste en dessous à Lumangan Beach où on laisse nos affaires dans une grotte pour partir explorer les fonds marins. L’accès à l’eau n’est pas facile mais c’est faisable. On commence à s’éloigner un peu à la recherche des raies Manta, souvent présentes dans le coin. On croisera beaucoup de médusee, de poissons au nez de Pinocchio et autres espèces bariolées, mais pas de raies aujourd’hui.
Atuh et Diamond Beach
Cette fois ci on part plein Est. Après s’être arrêté pour un autre Nasi Goreng à mi-chemin et après avoir sillonné une succession de vallées tantôt arides tantôt verdoyantes, on finit par arriver sur deux autres plages qui valent le detour : Atuh Beach et Diamond Beach.
Fidèle au style de l’île, il faut descendre par un petit sentier escarpé pour pouvoir toucher le sable. Atuh Beach est la plus facile d’accès, vous y trouverez donc quelques échoppes offrant des produits locaux, de la noix de coco au poulpe frit. On se planque derrière un gros rocher, à l’abri de la vue des stands et parasols. D’un coup on a l’impression de voir la plage dans sa beauté primitive. Juste en face une arche vient fermer le lagon et fait de l’endroit un paradis du masque et tuba. Sous l’arche, juste à la sortie du lagon les poissons sont beaucoup plus gros que ceux qu’on a vu jusque là, mais le courant tire pas mal à ce niveau et ne permet pas une exploration tranquille. Plus au loin, à l’Est, le fond marin devient vraiment intéressant. L’eau est d’une clarté incroyable et offre une visibilité à 15-20 mètres sur les coraux et poissons, le tout dans une variété de formes et couleurs étonnantes.
Il commence à se faire tard, les touristes désertent la plage et les locaux ferment boutique. On se terrasse une plate-forme dans le sable, derrière le rocher. On doit trouver le juste équilibre entre s’éloigner suffisamment de la falaise et de la ligne de marée haute estimée.
On se fera réveiller par le bruit des vagues qui se rapprochent au milieu de la nuit. Visiblement il y avait une erreur dans les calculs de la veille, l’eau s’est rapprochée à une cinquantaine de centimètres de notre camp. On plie tout en catastrophe et on va se poser un peu plus loin, devant une des échoppes déserte. A peine recouchés, les premières lueurs annonçent le lever de soleil. Finalement on range tout et on part regarder ça en haut de la falaise.
Un escalier permet de monter au dessus de Atuh Beach pour rejoindre directement les hauteurs de la seconde plage. Le spectacle d’en haut est à couper le souffle. Plusieurs îlots se découpent, dont un à la forme exacte d’un diamand, l’ombre des cocotiers se détache sur un sable blanc encore immaculé et l’eau offre un camaïeu de bleus. La plage est idyllique et l’accès atypique. Quelques semaines avant notre arrivée, les locaux ont creusé à même la falaise un escalier permettant d’y descendre aisément. Un travail titanesque. En bas, des travailleurs sont encore en train de sculpter les dernières marches.
La plage est assez étroite, une dizaine de mètres de sable entre la mer et les falaises blanches. On fera les premières traces de pas de la journée sur la plage encore déserte, avant de se trouver un renfoncement en contrebas de la falaise pour se protéger de l’ambiance de four solaire. Sous l’eau, c’est moins intéressant que sur Atuh beach car plus brassé par les vagues. Quelques bassines permettent de se prélasser à l’abri de la houle.
On est bien, mais il va falloir penser à partir. Demain on doit reprendre le bateau qui nous ramène sur Bali. On retourne sur Atuh Beach, on s’enfile un dernier Nasi goreng bitang et on file rejoindre nos bolides. Cette fois ci, cap vers les Nord pour rejoindre la route côtière. On pensait trouver une jolie plage pour passer notre dernière nuit mais il n’y en a peu sur la partie Nord de l’île. Les seules que l’on croise sont peu attirantes en comparaison de celles que l’on vient de quitter.
Finalement on retourne sur la côte Est où on avait repéré une plage au Nord de Atuh Beach. On est à moins de 200 mètres de Atuh beach à vol d’oiseau, mais on a dû faire une boucle d’une heure de scooter par l’intérieur des terres, par une piste particulièrement tape-cul. Les scooters encaissent les coups sans (trop) broncher mais on se fait secouer dans tous les sens. On finira par arriver. On pose la bâche et les matelas sur une plate-forme un peu en hauteur de la plage (histoire de ne pas se faire avoir par la marée cette fois ci).
On monte même la tente à côté de nous (au cas où. On fera bien). En plein milieu de la nuit, on se fera bombarder de grosses gouttes annonciatrices d’orage. On a à peine le temps de tout jeter dans la tente que c’est le déluge. Ça durera une bonne partie de la nuit…
Pura Goa Giri Putri
Le lendemain on se réveille déjà un peu fatigué par la nuit passée. Aucun dégât sur la tente malgré les gros coups de vent de la nuit. On regagne nos scooters et on part : le bateau en fin de journée ne nous attendra pas. On fera une halte sur la route pour visiter la grotte de Pura Goa Giri Putri : un temple hindou original. Comme le veut la tradition, il faut se couvrir les jambes d’un sarong. Après un petit rituel donné par les moines hindous, on se faufile dans l’antre de la grotte.
L’entrée est minuscule par rapport au boyau principal de la grotte. A l’intérieur il fait plus frais et humide, plusieurs statues et gravures hindous sont disposées contre les parois et les offrandes abondent. La grotte est traversante. De l’autre côté les moines sont aux petits soins pour agrémenter en permanence de petites offrandes et d’encens la dernière partie la plus décoré de la grotte.
Après être ressorti, on rend les sarongs, on enfourche nos bolides et cette fois on file à l’embarcadère, direction Bali.
2 Comments
Absolument MAGIQUE! Je vois que Ganesh est avec vous! Comment va celui (ou celle) qui s’est foulé la cheville? Très sympa ce petit singe. Superbes photos! (et c’est un faible adjectif!). Mais j’aimerais bien savoir ce qu’est un « nasi goren »? ça doit se boire (à base d’alcool de riz?) mais peut-être ça se mange???
Un plaisir de revoir les temples indonésiens avec leurs toitures si singulières et les bateaux si beaux avec leurs deux balanciers.
SUPERBE! SUPERBE! Merci de nous faire partager.
Prenez soin de vous aux Philippines. Alex va revenir couverte de perlouses dorées ????
Je vous embrasse.
Merci Tribouline !
Pour le Nasi Goreng, c’est du solide… C’est du riz frit, dans lequel ils mettent les légumes qu’ils ont sous la main, éventuellement quelques bouts de poulet, le tout recouvert d’un œuf au plat.
Ça fait un repas complet pour 1€, on en redemande !
Pour les Philippines, on s’offre trois jours de plongée à partir de demain, suivit d’une dizaine de jours de rando en Kayak… On ne cherche pas à se faire plaindre !
A bientôt !